Le politique qui vient : les nouveaux horizons de la démocratie
Albert Ogien et Sandra Laugier
Le monde vit un épisode d’effervescence politique dont la fin ne semble pas encore proche. Rassemblements et occupations de places, contestations des pouvoirs, mobilisations transnationales, insurrections civiles, activisme informatique, désobéissance civile, création de nouveaux partis : tous ces mouvements expriment certes le mécontentement, le sentiment d’injustice, la colère et le désespoir, mais aussi la volonté des citoyens ordinaires de s’organiser pour exercer directement leur contrôle sur ce que font ceux qui les dirigent. Ce réveil de la protestation vient rappeler un fait que les professionnels de la politique ont tendance à oublier : jamais les gouvernés n’abandonnent l’idée d’exiger le droit de s’occuper de la manière dont les questions qui relèvent du bien commun sont prises en charge. C’est l’expression de cette exigence qu’on découvre dans les mouvements qui se développent aujourd’hui au nom de la démocratie et dont on peut penser qu’ils préfigurent les formes que prendra le politique de demain.
Albert Ogien est sociologue, directeur de recherches au CNRS, directeur de l’Institut Marcel-Mauss (CNRS-EHESS). Il est notamment l’auteur de L’Esprit gestionnaire (EHESS, 1995), Les Règles de la pratique sociologique (PUF, 2007) ou encore de Désacraliser le chiffre (Quaé, 2013).
Sandra Laugier est professeure de philosophie à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut Universitaire de France, directrice du Centre de Philosophie Contemporaine de la Sorbonne. Elle est l’auteure, entre autres, de Wittgenstein. Les sens de l’usage (Vrin, 2009) et de Tous vulnérables ? Le care, les animaux, l’environnement (Payot, 2012).
Ensemble, ils ont publié, à La Découverte, Pourquoi désobéir en démocratie ? (2010) et Le Principe démocratie (2014).